Ceux qui sauront, de Pierre Bordage, Flammarion, 2008.On nous annonce une ukronie. Bon, ok. Je lis, intriguée parce que je ne connais pas Bordage et que je suis curieuse...
Et si Jules Ferry avait été assassiné ? Oui ? Bon... Et si la Commune avait échouée ? Oui ? Bon... Et si la royauté avait triomphé de l'Empire et de la République ? Oui ? Bon... Avec ces trois faits, Bordage nous embarque dans l'histoire de deux adolescents (un garçon, une fille) dont les destins se croisent plusieurs fois pour finalement se rejoindre sur une fin plus qu'improbable et surtout décevante où rien ne change.
On se dit: "tout ça pour ça". Je me dit:"A qui vais-je bien pouvoir faire lire ça ? " A des ados, certes. Mais ce que je retiens surtout, c'est la leçon de morale sous-jacente (à peine) : "Regardez comme vous êtes chanceux de pouvoir étudier chères têtes blondes...regardez ce qui aurait pu arriver... regardez comme vous auriez pu être malheureux..."
Moi, je ne suis pas trop leçon de morale... alors là, j'ai un peu de mal. Et même si aujourd'hui, au regard des réformes successives et absurdes que nous pond le ministère de l'éducation, l'instruction (car il s'agit de cela avant d'éducation) est en danger réel... J'ai du mal avec la morale du livre... C'est trop grossier... et ça me gêne. Mais je n'oublie pas que je suis une adulte alors je vais le mettre sur mes étagères et enregistrer les réactions de mes lecteurs. A moi, de m'adapter.
