samedi 4 décembre 2010

Les Anonymes

Les Anonymes, de R. J. Ellory, Sonatine, 2010.

"Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu’un serial killer est à l’œuvre. Enquête presque classique pour l’inspecteur Miller. Jusqu’au moment où il découvre qu’une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente, et va conduire Miller jusqu’aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain."

Je voudrais d'abord écrire que les choix éditoriaux de cette maison d'édition sont vraiment judicieux. Je ne me lasse pas d'en découvrir les auteurs. Celui-ci ne fait donc pas exception à la règle. Les Anonymes est un livre vraiment étonnant. Cela commence comme un polar dont nous voulons élucider le mystère au fils des pages. Puis il révèle le fond d'une histoire terrifiante à plus d'un titre. Et alors ?... Et alors lorsque nous découvrons enfin qui est l'assassin, nous n'en avons plus rien à faire car le vrai suspens n'est plus là... C'est une vraie réussite même si la conclusion est totalement déprimante d'après moi..; mais c'est ma vision particulièrement pessimiste de la société qui parle sans doute.. ;-)
Un coup de cœur, donc

mercredi 17 novembre 2010

Le Testament d'Olympe

Le Testament d'Olympe, de Chantal Thomas, Seuil, 2010.

"Nous sommes au milieu du XVIIIe siècle, pendant la désastreuse Guerre de sept ans, sous le règne de Louis XV.
Deux sœurs, Apolline et Ursule, sont les héroïnes de ce récit. Elles sont nées à Bordeaux, dans un milieu très religieux. Le père, adepte de la Providence, s’adonne avec délice au bonheur de ne rien faire. La mère est en prières. La famille s’enfonce dans la misère. Ce dont Apolline s’aperçoit à peine, tandis que sa sœur aînée, animée par l’ambition et l’esprit de liberté, n’a qu’une envie : s’enfuir. Les sœurs se perdent de vue. Apolline est mise dans un couvent, puis devient préceptrice dans un château. Elle en sort pour retrouver sa sœur mourante, et découvrir, à travers un manuscrit, le récit de ses aventures.
Ursule, rebaptisée Olympe, a réussi à se faire emmener à Paris par le duc de Richelieu, le superbe gouverneur d’Aquitaine. Elle rêve de faire carrière au théâtre, mais Richelieu l’offre à Louis XV, qui l’installe à Versailles dans sa petite maison du Parc-aux-Cerfs. Un brillant destin s’ouvre à elle…"

Pas grand chose à dire, sinon que c'est extrêmement bien décrit mais trop lent à mon goût. Les deux personnages, aux vies diamétralement opposées, sont intéressants mais parfois on ne voit pas où veut en venir l'auteur. On abandonne la première pour découvrir l'autre, et au final, on reste sur sa fin.  Déçue...

mercredi 3 novembre 2010

Romans ado

Je voulais vous parler de roman ado.... Argh ! Mais pourquoi tous ces livres sans fin....? C'est exaspérant pour quelqu'un de psychorigide comme moi qui a nécessairement besoin que le livre soit fini pour le lire...

J'ai d'abord commencé La Voix du couteau de Patrick Ness (Gallimard ou Folio, 2008). Voyant le tome 1 en poche, je me suis dit que le second tome était paru aussi en poche... sans vérifier... et non ! et puis il y en aurait un troisième.... ahhhhhh ! Donc je bave devant les grands formats en attendant mon heure (et oui, ayant acheté le premier tome en poche, je ne peux décemment pas acheter le second tome en grand format.. c'est psychologiquement impossible...).

"C'est l'année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d'hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants ont disparu. A Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais...". Ce livre a obtenu le Prix Guardian 2008 et le Booktrust Teenage Prize 2008.

J'en ai lu les trois quart et je suis vraiment accrochée... Peste et tuberculose ! Il va falloir attendre !

Je me suis rabattue sur Voraces, de Oisin Mc Gann, Mango, 2010.

"Quand Nate Wildenstern rentre au manoir familial après un voyage, il découvre que son frère aîné vient de mourir dans de mystérieuses circonstances… et que tout l’accuse ! Coïncidence ou complot ? Les Wildenstern ne sont-ils pas entraînés depuis leur enfance à la trahison et au meurtre ? Un père tyrannique, des voyous prêts à tout et quatre ancêtres revenus d’entre les morts."  Voraces a été finaliste du prix Waterstone (Roman Jeunesse).

 Roman ado (même jeune ado dès 12/13 ans). Prenant et intéressant. Univers gothique mâtiné steampunk pour les connaisseurs. Ne voyant aucune mention de tomaison, je me suis réjouie et je l'ai acheté... Saperlipopette, une source sûre (ma moitié qui est loin d'être la moitié d'un idiot...) me dit qu'il y a un second tome ! 

J'enrage ! Le premier tome m'a mis l'eau à la bouche, j'attends donc la suite avec impatience...

Enfin, j'ai commencé Léviathan, de Scott Westerfeld, Pocket jeunesse, 2010.
Là, sans surprise, j'ai découvert qu'il y aurait trois tomes et que la fin est pour ...2012 ! Et pourquoi pas 2050 ! tant qu'on y est !Bon, c'est Westerfeld ! Et je sais qu'il aime les livres à tomes... Mais bon, moi j'aime ses livres et je n'aime pas attendre...

"Alek se retrouva projeté dans le siège du commandant tandis que la machine s'ébranlait. Il s'efforça de boucler ses sangles, mais une pensée terrible l'occupait tout entier et lui occupait les doigts. S'ils essayent de me tuer... c'est que tout est vrai. Le comte Volger s'accroupit près de lui, criant pour couvrir le vacarme des moteurs et des coups de canons. Voyez le bon côté des choses, Alek. Si on vous tire dessus, c'est bien que vous représentez une menace pour le trône !  "

Alors j'entame et je relierai probablement...Que de déception, tout de même ! alors que ce sont trois romans géniaux !

mardi 5 octobre 2010

Corps, de Fabienne Jacob, Buchet Chastel, 2010.

"Chaque jour, Monika arrive la première à l’Institut de beauté. Elle est étrangère, d’origine polonaise, et n’aime pas cette ville impersonnelle et grise où elle travaille. Chaque jour, avant l’arrivée des clientes, elle pense avec nostalgie à son enfance, dans une ferme, dans un vrai pays, avant, avec de vraies saisons. Elle se souvient qu’avec sa soeur elles ne pensaient qu’à une seule chose : comment vient-on au monde ? Monika observe, écoute, juge parfois les femmes qu’elle voit défiler dans sa cabine. Toutes lui racontent des histoires, des plus anodines aux plus intimes."

Déception, quand tu nous tiens ! Alors là ! Pas moyen d'aimer ! Pourtant, l'histoire m'avait accrochée, et je trouvais l'idée plutôt bonne,  puisqu'il est vrai que les femmes se déshabillent vraiment dans les instituts... Hélas ! Trois fois hélas ! L'écriture est vraiment lassante, ces souvenirs qui remontent d'un ennui flagrant, et on ne voit pas trop où l'auteur veut en venir, sauf à juger de façon catégorique les femmes qui passent entre les mains de son personnage comme si elle avait obtenu, par une magie secrète, le moyen de ne pas en faire partie. ça n'est ni drôle ni beau... à éviter... J'aurais dû le lire en librairie avant, je regrette de l'avoir acheté !

Impératrice de Chine

Impératrice de Chine, de Pearl Buck, Omnibus, 2008.

Ascension d'une jeune mandchoue au trône d'impératrice de Chine avec intrigues et trahisons, comme il se doit, sur fond de conflit des boxers.

Le contexte de l'histoire traite d'une période de l'histoire qui m'était inconnue ou presque. J'ai donc trouvé de l'intérêt à lire le premier roman de cet opus. Je ne connaissais pas Pearl Buck. son nom me ramenait à des années de littérature que je n'ai que très rarement côtoyées : les livres lues par ma mère entre autres. J'ai aimé ce roman, cette fresque devrais-je dire car il s'agit d'une immense fresque historique avec comme figure de proue la jeune orchidée qui deviendra l'impitoyable impératrice laissant pour y parvenir l'amour d'un homme et d'un enfant. C'était beau et en même temps un brin ennuyeux quand on ne partage pas le gout du détail historique dans les romans... Trop d'intrigues peut-être... Indigestion de détails...
Par contre, je vais conseiller cet auteur à tout ceux qui aiment ce genre car elle possède une belle écriture fluide qui ne s'embarrasse pas de fioritures, d'une grande efficacité. Un vrai plaisir de lecture.
Mais pas un coup de cœur pour moi.

dimanche 3 octobre 2010

Une bonne épouse indienne

Une bonne épouse indienne, Anne Chérian, Mercure de France, 2010.

"A la base de la vie de famille en Inde, il y a les mariages arrangés. C’est une des traditions à peu près immuables encore aujourd’hui maintenue par les mères, les grand-mères, les tantes et les belles-mères, très soigneusement à l’insu ou presque des principaux intéressés.
Neel a beau avoir étudié aux États-Unis et être devenu un brillant anesthésiste dans le plus grand hôpital de San Francisco, il n’y échappera pas — malgré son passeport américain et sa pétulante maîtresse californienne. Au cours d’un bref voyage en Inde, le piège se referme sur lui et le voilà marié à Leila qu’il n’a vue qu’une fois.
Certes, elle est belle, douce, cultivée, intelligente — bien plus qu’il ne l’imagine — mais il n’en veut pas. Obligé de la ramener avec lui à San Francisco, il va lui mener la vie dure, avec comme seule idée de s’en débarrasser."

C'est un beau roman qui se lit d'une traite tant l'écriture est fluide. Pas d'arrêt sur la case sentimentalisme. Juste une histoire inattendue. Pourtant un bémol : je n'avais jamais lu de livre sur ce sujet et je le trouve assez superficiel. J'aurais aimé que la partie sur les mariages arrangés qui finissent mal soit plus développée. On ne fait que survoler les vrais problèmes : mariage mixte, racisme latent des anciens émigrés blancs, femme battue... C'est un peu dommage. Le personnage féminin y aurait gagné en profondeur et le livre aussi. C'est pour cela qu'il reste un livre léger. Attention ! Je l'ai aimé tel qu'il est !

mercredi 29 septembre 2010

Vivement l'avenir !

Vivement l'avenir, Marie-Sabine Roger, Édition du Rouergue, 2010.

4ème de couv. : "Dans les maternités, d'après moi, il n'y a que des princesses et des princes charmants, dans les petits berceaux en plastiques. Pas un seul nouveau né qui soit découragé, déçu, triste ou blasé. Pas un seul qui arrive en disant : plus tard je bosserai en usine pour un salaire de misère. J'aurai une vie de chiotte et ce sera super. Tra-la-lère"
Présentation éditeur : "Dans une petite ville de province, trois trentenaires paumés vont se rencontrer et prendre en charge un jeune homme handicapé physique et mental, considéré par tous comme un monstre."

La quatrième de couverture est bien plus parlante sur ce livre que le résumé de l'éditeur. Un résumé réducteur tant l'ouvrage recèle de trésors. Par contre je suis d'accord avec cette phrase :" Un roman chaleureux, drôle et d’une justesse rare". Quand je l'ai refermé hier soir, j'avais la banane. Une banane énorme...Le roman m'a un peu fait penser à Ensemble c'est tout de Anna Gavalda mais en mieux, avec moins de sentimentalisme, plus juste. J'aimais bien  cet auteur pour ses écrits jeunesse. Je la découvre avec plaisir pour les jeunes adultes (je n'aime pas le terme "adulescent" qui est réducteur et dépréciateur) et pour les autres... Gros coup de cœur....

mardi 28 septembre 2010

Jenna Fox pour toujours

Jenna Fox pour toujours, Mary E. Pearson, Les Grandes personnes, 2010.

"Ainsi reprend la vie de Jenna, 17 ans, amnésique, après un an passé dans le coma. Tant bien que mal, sous la houlette de ses parents, la jeune fille réapprend à être celle qu'elle a toujours été, une enfant adorée, vénérée. Pourtant, très vite, Jenna comprend qu'elle est bien plus que les faits et statistiques qu'on lui fait avaler. Plus que les vidéos qu'on lui fait regarder. Et avec les souvenirs apparaissent des questions, auxquelles personne ne veut répondre"

Roman pour ado intéressant avec un questionnement sur l'identité et sur ce qui fait de nous des êtres humains. Cela ne va pas assez loin à mon gout, mais  je pense que cela satisfera les ados. Même si l'on devine assez rapidement ce qu'il en est... le suspens reste entier. La maison d'édition qui vient de naitre visiblement a tout bon, un format original, des couvertures attractives et des histoires qui s'adressent aux "presque" grandes personnes ...

En vrac

Lus et appréciés diversement :



Une Affaire conjugale, Eliette Abécassis, Albin Michel, 2010.
"Huit ans de mariage. Des jumeaux. Et l’érosion du temps, l’ennui, la trahison remplacent la béatitude des premières amours. Elle constate que son mari ne l’aime plus. Seule issue : divorcer. Avec la lucidité et l’ironie féroces qui caractérisaient Un heureux événement, Eliette Abécassis scrute un jeune couple à la dérive et le revirement du sentiment amoureux."
Bof et archibof... bof, bof, bof ! mais je n'avais pas aimé non plus le précédent... Je ne vais pas m'acharner...

Ouragan, Laurent Gaudé, Actes Sud, 2010.
"Au coeur de la tempête qui dévaste la Nouvelle-Orléans, dans un saisissant décor d’apocalypse, quelques personnages affrontent la fureur des éléments, mais aussi leur propre nuit intérieure."
Pas mal du tout. Je ne connaissais pas cet auteur. Je l'ai découvert avec plaisir. Jai eu un peu de mal avec son écriture au début (très peu de chapitrage et l'on passe d'un paragraphe à l'autre à des personnages différents qui parlent tous à la première personne... Un peu déstabilisant ). Mais l'histoire vous tient et je n'ai pas été déçue... Juste triste mais je ne dirai pas pourquoi...;-)

Nagasaki, Eric Faye, Stock, 2010.
« Clandestine depuis un an. Il s’étonnait de voir des aliments disparaître de sa cuisine : un quinquagénaire célibataire des quartiers sud a installé une caméra et constaté qu’une inconnue déambulait chez lui en son absence. »
Le fait divers dont s'est inspiré l'auteur est pour le moins étonnant ... mais Eric Faye aurait pu aller plus loin, extrapoler et nous offrir autre chose qu'un fait brut sans véritable fin. Il a choisi de ne relater que les faits en ajoutant juste la réflexion qu'aurait pu avoir les deux personnages. Dommage, dommage ! Déçue par cette fin abrupte.

Plan social, François Marchand, Le cherche midi, 2010.
"Émile Delcourt, patron d’une usine de fabrication d’ancres de marine située à Valenciennes, est aux abois : les affaires sont si mauvaises qu’il n’a même pas les moyens de mettre en place, à l’instar des grandes entreprises du CAC 40, un « plan social ». Pourtant, il suffirait que le quart de ses salariés quitte l’entreprise pour que celle-ci survive. Comment se débarrasser du personnel superflu ?"
Roman totalement immoral ! Mais tellement drôle (dans le genre grinçant) ! Une vision qui parfois fait froid dans le dos et glace le sang car nous ne sommes pas si loin de certaines situations actuelles...
Pas de coups de cœur ? Non, parce que j'ai trop aimé "notre part des ténèbres" de Gérard Mordillat (2008) sur le même thème mais beaucoup (beaucoup) moins drôle...

Quand souffle le vent du nord

Après Houellebecq et Desarthe, je m'étais un peu renfrognée, déçue de cette rentrée littéraire, et puis sur ma haute pile à lire, une couverture a attiré mon œil. C'était :

Quand souffle le vent du nord, de Daniel Glattauer, Grasset, 2010.

"En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre…"

Je me suis dis "une bluette", pourquoi pas ? Au moins cela ne risque pas de me décevoir puisque je n'attends généralement rien de ce genre de livre. L'histoire me faisait penser à "You've got a mail", le film de Nora Ephron avec Tom Hank et Meg Ryan (1998) (que j'adore bien sûr ;-). Pourquoi pas...
Et là, surprise ! C'était pas si mal, et même plutôt bien amené. Rien que des mails. Rien entre, avant ou après. Juste des mails et tout ce qu'ils suggèrent ou sous-entendent. Comme nos bons vieux livres de correspondance. Après tout le mail est le courrier postal d'hier pour beaucoup d'entre nous. C'est un livre intéressant à plus d'un titre, et même un coup de coeur car il étonne finalement par le déroulement de son histoire. Les personnages ne sont ni légers ni insouciants. Et puis la fin... ah ! la fin ! Coup de cœur donc ! Petit, mais coup de cœur tout de même !

mardi 14 septembre 2010

La Carte et le territoire

La Carte et le territoire, De Michel Houellebecq, Flammarion, 2010.

"Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. Avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux saisis dans l’exercice de leur profession. Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police."
Que dire sinon que j'ai lu ce livre pour me faire une idée (comme j'avais lu Sulitzer à une époque pour savoir si c'était si nul que ça...). Après l'avoir fini, une question subsistait : Pourquoi ?
Pourquoi cette pression médiatique autour de cet auteur. Il n'ébranle pas les structures du récit (ok ! Il se met en scène dans ses livres.. Et alors ? Est-ce que cela change quelque chose du point de vue du lecteur ? Non !). Il n'écrit pas mieux que les autres (même moins bien que certains d'après moi...). Ses histoires ne sont pas particulièrement intéressantes ni même prenantes (j'ai trouvé cela d'un ennuie ! Mais d'un ennuie !). Révolutionne t-il la littérature ? Pas à ma connaissance. Alors pourquoi ? Si vous avez une réponse (avec des arguments, cela va de soi !) je suis preneur.
Résultat après un samedi après-midi de perdu à lire ce "gros" livre (alors que j'avais le Marc Dugain en attente qui, soit dit en passant, est bien mieux à tout point de vue!) : Une déception à la hauteur de mes espérances ! Je n'ai pas aimé La Carte et le territoire, et je suis désespérée de voir l'intelligentsia littéraire encenser une fois de plus un auteur qu'elle apprécie en partie parce qu'il ne sera pas lu ni apprécié par le plus grand nombre. Le snobisme littéraire me laisse coite .
Au stade de ma réflexion, j'écrirais bien à Jourde et Naulleau pour qu'ils l'ajoutent à une future édition augmentée de leur Précis de littérature du XXIème s. (très bon livre, s'il en est, jouissif, hilarant et parfois tellement vrai ! A picorer sans modération)


Dans la nuit brune

Dans la nuit brune, de Agnès Desarthe, Édition de l'Olivier, 2010.

"Lorsque le petit ami de sa fille, Marina, meurt dans un accident de moto, Jérôme se retrouve plongé dans un désarroi et une douleur auxquels il ne s’attendait pas. Son ex-femme, Paula, refait surface, sa fille le quitte, il tombe amoureux d’une inconnue et un étrange commissaire de police à la retraite s’intéresse de (très) près à lui. L’histoire familiale de Jérôme est singulière. Né de parents inconnus, il semble avoir vécu dans les bois, comme un petit animal, avant d’être recueilli par ses parents adoptifs. "

Étrange. Étrange atmosphère. Belle écriture. Mais pas de coup de cœur. Un peu lent, mais cela tient sans doute au héros dont l'absence de souvenir nous poursuit... D'ailleurs j'ai été un peu déçu de ce point de vue là de l'histoire... Moui, un peu déçu en fait...

dimanche 12 septembre 2010

L'Insomnie des étoiles

L'Insomnie des étoiles, de Marc Dugain, Gallimard, 2010.

"Automne 1945, alors que les Alliés se sont entendus pour occuper Berlin et le reste de l’Allemagne, une compagnie de militaires français emmenée par le capitaine Louyre investit le sud du pays. En approchant de la ville où ils doivent prendre leurs quartiers, une ferme isolée attire leur attention. Les soldats y font une double découverte : une adolescente hirsute qui vit là seule, comme une sauvage, et le corps calciné d’un homme. "

Beau livre sur le sujet peu abordé qu'est le traitement des malades mentaux dans l'Allemagne nazie. Une belle écriture. C'est lent et c'est beau. Rien à dire si ce n'est que parfois c'est très lent ;-))

vendredi 10 septembre 2010

Prodigieuses créatures

Prodigieuses Créatures, de Tracy Chevalier, Quai Voltaire, 2010.

"Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces "prodigieuses créatures" dont l'existence remet en question toutes les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d'un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d'hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration. Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Cette vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l'accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d'une rivalité, elle reste, face à l'hostilité générale, leur meilleure arme."

Une vraie bonne surprise ! J'ai beaucoup aimé ce livre et le combat feutré de ces deux femmes pour que leurs découvertes et que leurs connaissances soient reconnues dans une société où seul l'homme avait le droit réfléchir et de s'informer.
C'est une belle histoire de femmes dans un monde moralisateur et codifié. L'alternance des chapitres et des personnages nous permet de suivre leurs pensées. Issues de milieux différents, elles vivent et ressentent de manière distincte un même fardeau : le regard d'une société fermée aux femmes sur deux "insoumises".
Mary Anning ressent d'autant plus ce regard qu'elle est pauvre. Elle le dit parfaitement d'ailleurs en ce sentant au milieu : pas tout à fait dans son monde et pas tout à fait dans l'autre : une âme solitaire mais passionnée.
Tracy Chevalier que je ne connaissais que par La Jeune fille à la perle (et encore je n'avais vu que l'adaptation cinématographique) m'a heureusement surprise. Un beau roman donc, bien écrit, agréable à lire.
Un coup de cœur !


jeudi 19 août 2010

Les Willoughby

Les Willoughby, de Lois Lowry, Ecoles des loisirs, 2010.

"Quatre enfants (Timothy l’aîné, onze ans, Barnaby et Barnaby les jumeaux A et B de dix ans et Jane la petite dernière âgée de six ans et demi) et un couple d’abominables parents forment la famille Willoughby. Une famille terriblement «vieux jeu», tout droit sortie d’un roman anglais du XIXe ou du début du XXe siècle. Les enfants se rêvent orphelins comme dans les livres et les parents ourdissent de sombres combines pour se débarrasser à jamais de leur encombrante progéniture. Ils recrutent une nounou censée être odieuse"

Bon, moi j'aime assez Lois Lowry. J'avais adoré L'élue mais là, bof ! Je n'ai pas accroché et pourtant j'ai adoré tous les livres qui se trouve dans la liste à la fin de l'ouvrage. Peut-être n'était-ce pas le moment...

mercredi 18 août 2010

La Chambre des curiosités, de Douglas Preston et Lincoln Child, L'Archipel, 2003.

"Manhattan. Les ouvriers d'un chantier de démolition s'affairent parmi les gravats, lorsque sont découverts des ossements humains. L'enquête menée par Pendergast, du FBI, l'archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback établit qu'il s'agit des restes de trente-six adolescents, victimes d'un tueur en série, le Dr Leng, ayant sévi à New York vers 1880. Les jours suivants, plusieurs meurtres sont commis selon le mode opératoire de Leng."


Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un policier sans sauter de chapitres ou de paragraphes (ça n'est pas bien, je sais, mais que voulez-vous, le temps manque et il y a tant de belles choses à lire...). Celui-ci m'a emballé. Bien écrit, prenant, intriguant jusqu'au bout. Attention, il n'est pas parfait ! Mais il est plaisant à lire, on se laisse surprendre, et il n'est pas trop sanguinolent (grand défaut de nombreux thrillers aujourd'hui qui vont dans la surenchère et l'insoutenable...). Même si j'ai su dès le début qui était le coupable (et oui ! j'ai ce don peu commun de deviner qui a fait le coup durant les premiers chapitres... Cela tient sans doute à ma longue pratique des policiers anglais...;-), j'avais presque oublié que je le savais quand la révélation est arrivée (700 pages plus loin en fait) ! Du bonheur donc ! Un petit plaisir d'été !

La Couronne verte

La Couronne verte, de Laura Kasischke, A vue d'œil, 2008.

"Amies depuis toujours dans une petite ville de l'Illinois, Anne et Michelle prennent leurs premières vacances sans leurs parents : destination Cancún. Elles arrivent « la tête pleine de projets vagues » qu'un inconnu à la nuque rouge comme du cuir, ne tarde pas à préciser : randonner jusqu'à des ruines dédiées au dieu Quetzalcóatl."

Un beau livre. Une écriture portée par des personnages lunaires, hors du monde, frôlés de temps à autre par la réalité et meurtris irrémédiablement. J'ai lu dans la foulée un autre ouvrage du même auteur A Suspicious river. J'ai moins apprécié. L'histoire ne m'a pas trop accroché mais c'est toujours aussi bien écrit et l'auteur a la particularité de donner corps à des êtres évanescents et hors cadres. Néanmoins l'espoir est toujours présent. Il y a toujours une lueur d'espoir même infime dans ces romans.

samedi 17 juillet 2010

Enfant 44

Enfant 44, de Tom Rob Smith, Belfond, 2009.

"Hiver 1953, Moscou. Le corps d’un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée. Agent du MGB, la police d’État chargée du contre-espionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l’enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n’existe pas dans le parfait État socialiste, il s’agit d’un accident. L’affaire est classée mais le doute s’installe dans l’esprit de Leo. Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Leo est contraint à l’exil avec sa femme Raïssa, elle-même convaincue de dissidence. C’est là, dans une petite ville perdue des montagnes de l’Oural, qu’il va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l’« accident » de Moscou. Prenant tous les risques, Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d’eux des ennemis du peuple…"

Déception, déception quand tu nous tiens ! J'attendais beaucoup de ce livre, sans doute trop. On m'en avait dit beaucoup de bien. Résultat : grosse déception ! J'ai dû sauté quelques chapitres tellement je m'ennuyais (C'est aussi une des raisons qui me pousse à ne pas lire les livres que l'on me conseille... Et moi qui ne fait que ça: conseiller ! ;-). Rien à dire d'autre...


La Mort j'adore, saison 2

La Mort j'adore, saison 2, d'Alexis Broca, Sarbacane, 2010.


"Clémence est de retour! Toujours complexée et flanquée d'Elo, la "zombi bimbo", mais forte de nouveaux pouvoirs, notre lycéenne démone entame une terminale d'enfer- et pas seulement à cause du bac. Entre sa résurrection, son séjour linguistique en Angleterre et sa reconquête du beau Ronald, elle a fort à faire... d'autant que ses maîtres démoniaques lui ont confié une mission d'envergure : éliminer les derniers anges restés sur Terre..."

J'avais beaucoup aimé la saison 1 mais je redoutais un peu de le mettre sur mes étagères. J'ai lu la saison 2 et j'ai beaucoup moins de réticences à le faire lire et ce d'autant plus que je l'ai vu dans des comités de lecture pour des pré-ados... Donc toujours autant de plaisir à suivre la narration de l'héroïne qui mène sa barque pour échapper au destin que lui ont tracé le Paradis et l'Enfer. Ce dialogue permanent avec nous, la structure narrative du roman et les références très actuelles en font un livre de genre ancré dans son époque. une petite perle parfois amorale qui brocarde les certitudes de certains et les doutes des autres.
A lire sans modération.

mercredi 7 juillet 2010

Un footballeur

Un footballeur, de Bruno Heckmann, Belfond, 2010.

"Antoine Courant est un footballeur totalement amateur, mais néanmoins passionné et persévérant. Il aime ce sport depuis l'enfance, une passion transmise par son père. Marié à Chloé et papa d'un petit Nathan, fonctionnaire tout juste muté dans une administration de province, Antoine intègre le CGAS, l'équipe du Conseil général, et se trouve promu d'emblée milieu axial. Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, il rejoint une fois par semaine sept de ses collègues et suit les premiers matchs avec assiduité et enthousiasme, sous l'œil totalement indifférent de sa femme..."

Une vraie bonne surprise. Acheté en plein effervescence de la Coupe du monde de Football, je l'avais un peu mis de côté (en fait sous la pile de livres à lire). Et puis j'ai lu la pile et je suis retombée sur lui.

Extra, jouissif, très drôle et grinçant, un peu nostalgique aussi. On se prend d'amitié pour ces "buses", et on oublie "les autres", ceux qui sont bien trop payés pour ce qu'ils font ! Un livre à mettre entre toutes les mains... sauf dans celles de ces dames un peu réfractaires au ballon rond qui n'auraient pas d'humour !
Coup de cœur, donc !

dimanche 20 juin 2010

V-Virus et A-Apocalypse

V-Virus et A-Apocalypse de Scott Westerfeld, Milan, 2007 et 2008.

"Porteur sain d’un parasite redoutable, Cal est devenu traqueur officiel de celles qu’il a involontairement contaminées. La scène s’ouvre sur la chasse de sa première véritable petite amie devenue vampire et cannibale. Un être repoussant et violent : une « peep » entourée de ses milliers de rats, eux aussi contaminés. Le jeune homme veut retrouver celle qui lui a transmis le v-virus. Comme dans une enquête policière, allant de découvertes macabres en surprises, il poursuit la prédatrice qui l'a contaminé, entrainant à sa suite, Lacey, une jeune fille qui croise son chemin."

Bon encore une histoire de vampire. Certes ! Mais écrite avant le pataquès Twilight ! Comme dans la Lignée de Del Toro, l'état de vampire est lié à un virus.
Le premier tome a la particularité d'alterner les chapitres relatifs à l'histoire et ceux relatifs à la parasitologie. Et ça fait froid dans le dos. Très bien documentés, ces chapitres renvoient à une bibliographie en fin de roman. Cela ne parasite pas l'histoire en elle-même (sans mauvais jeu de mots) et permet même de mieux comprendre le virus inventé par l'auteur.
Le second tome alterne encore les chapitres mais cette fois ce sont les voix des protagonistes qui se croisent. Chacun ayant une vision différente des évènements qu'ils vivent. Le virus a progressé et l'humanité est menacée. la musique qui est au cœur de ce second volume permettra de la sauver.

Westerfeld expérimente plusieurs techniques de récits et on espère un troisième tome pour lire autre chose encore.
J'ai beaucoup aimé ces romans "ado" où le questionnement de soi est très présent tout comme le sexe, la musique etc... sans faux-semblant ni romantisme exacerbé comme dans Twilight. Ici, le vampire passe par plusieurs étapes pour finalement se révéler le sauveur de l'humanité... un peu comme nos ados se voient, non ?
Je le conseille aux ados et surtout aux garçons car même si les personnages féminins sont prégnants dans ces deux romans, les héros sont surtout masculins. Une fois n'est pas coutume...

lundi 14 juin 2010

Katiba

Katiba, de Jean-Christophe Rufin, Flammarion, 2010.

"Une katiba est un camp de combattants islamistes installé dans le Sahara c'est à la fois une cache et un relais. Le chef de la zone qui s'étend entre le Mali, l'Algérie et la Mauritanie, Kader Bel Kader, a décidé de court-circuiter les autres bandes de trafiquants qui sévissent, afin d'asseoir son influence auprès des chefs d'al-Qaida. Expédié en Mauritanie par l'agence de renseignements Providence pour espionner les artisans de ces menaces terroristes, Dim trouve sur sa route une jeune femme, Jasmine.
A la fois française et algérienne, connaissant de l'intérieur la diplomatie occidentale et les nouvelles lois de la guerre terroriste, elle marche à la frontière entre deux mondes ennemis, elle fascine et inquiète."
Deuxième opus dans le genre Thriller politique de JC Rufin. Essai réussi. On se prend au jeu, et le personnage féminin est suffisamment intriguant pour nous faire avaler quelques pages indigestes liées à l'intrigue, certes, mais pas toujours nécessaires.
Pas un coup de cœur, mais un livre que je conseille pour cet été.

mardi 1 juin 2010

Quatre soeurs

Quatre sœurs, de Malika Ferdjoukh, École des loisirs, 2010.

Les cinq sœurs Verdelaine (Enid, Hortense, Bettina, Geneviève et Charlie) vivent par leurs propres moyens dans la Vill'Hervé, leur maison familiale. Leur parents ont disparu mais viennent les hanter joyeusement de temps à autre. La maison, mystérieuse, remplie de coins, passages, escaliers biscornus, est tout aussi loufoque que cette fratrie dont nous suivons les vies croisées. Rien n'est facile ! Rien n'est simple pour ces cinq sœurs qui doivent affronter les soucis d'argent, la maladie, l'absence et l'amour aussi.

Beaucoup de bonheur à lire ce livre. Les personnages sont attachants et les problèmes qu'ils rencontrent sont contemporains tout en étant décalés. beaucoup de poésie dans l'écriture de Malika Ferdjoukh (j'ai particulièrement apprécié les fantaisies de langage des personnages... "être complètement Seine et Marne", ça m'a beaucoup plu). Une écriture fluide, de vraies trouvailles littéraires, un réel plaisir à partager, même si la couverture n'est pas terrible.
Je n'apprécie définitivement pas les couvertures de l'école des loisirs... elles n'incitent pas les enfants à découvrir l'intérieur. Je sais, ce n'est pas terrible de s'arrêter à ça, mais je suis une de ces bibliothécaires qui trouvent que la couverture a de l'importance, notamment en jeunesse. Les enfants sont de plus en plus sollicités... il faut savoir les séduire...Et oui !

samedi 29 mai 2010

Francesca de Rimini

Francesca de Rimini, de Jacques Tournier, Seuil, 2010.

"Cédée en mariage à Giovanni, fils infirme de Malatesta, le podestat de Rimini, par son père Guido Polenta, gouverneur de Ravenne, Francesca doit faire face à la cour amoureuse de son beau-frère, Paolo de Malatesta et à sa propre passion. Biographie romancée de F. de Rimini, immortalisée par Dante dans le second cercle des enfers où, avec son amant, elle subit le supplice des luxurieux."

Petit livre. Couverture sobre. Attirant pour moi qui, dans ma "jeunesse", ai étudié avec passion l'Italie médiévale, et notamment la guerre dans la belle région de Toscane. Je lis donc. Et j'ai été submergé par mes propres impressions. Quand je dis qu'un livre a besoin d'être lu au bon moment ! C'était le moment parfait. J'avais été déçu par le livre précédent, et je retrouvais un univers que j'ai toujours aimé.
En dehors de cela, l'écriture est concise et franche. La passion y est décrite comme un mal qui ronge. Rien de grandiloquent, ni de débordant de pathos, juste une histoire d'amour qui finit mal avec un beau personnage de femme.
Un coup de cœur !

mardi 25 mai 2010

Invisible

Invisible, de Paul Auster, Actes Sud, 2010.

"New York, 1967 : un jeune aspirant poète rencontre un énigmatique mécène français et sa sulfureuse maîtresse. Un meurtre scelle bientôt, de New York à Paris, cette communauté de destins placés sous le double signe du désir charnel et de la quête éperdue de justice."

Mon premier Paul Auster depuis fort longtemps... bof, bof, bof... Peut-être n'était-ce pas le moment ? En tout cas, je n'ai pas accroché, mais pas du tout. C'est ennuyeux, et vraiment, franchement, je n'en pouvais plus de ces longues pages d'explications de dialogues (Vous n'avez pas remarquez ? un dialogue + trois pages d'explication de texte... au cas où on aurait pas bien saisi..) Ce roman aurait été bien plus percutant en nouvelle...Mais je m'étais dit la même chose, il y a longtemps... Alors, cela veut peut-être dire que je n'aime pas Paul Auster...
Je m'en veux un peu devant l'unanimité qu'il semble déclencher autour de moi... Mais le snobisme littéraire existe aussi. Certains aiment Paul Auster, comme ils aiment les Goncourts ou les Renaudots, sans les avoir lus...
Ce livre m'a pris deux semaines complètes de ma vie de lectrice, et pour ce forfait, je lui en veux...

jeudi 20 mai 2010

L'Entreprise des Indes

L'Entreprise des indes, d'Eric Orsenna, Stock, 2010.
"Le 13 août 1476, au large du Portugal, le bateau que commande Christophe Colomb fait naufrage. Le futur amiral vient d’avoir vingt-cinq ans. Par miracle, il réussit à regagner la côte et trouve refuge à Lisbonne auprès de son frère cadet, Bartolomé. Lequel exerce la profession de cartographe."

Je n'avais que survolé Orsenna jusqu'à présent. Je l'ai lu et j'ai trouvé l'écriture très agréable même si l'histoire ne m'emballait pas de prime abord. Donc bon livre. Sans plus mais parce que j'aime pas trop le thème...

mardi 18 mai 2010

Le WorldShaker

Le WorldShaker, de Richard Harland, Hélium, 2010.

"Le World Shaker est un navire de 4km de long. Très hiérarchisé, il a à sa tête un commandant suprême qui rend des comptes à la reine Victoria. Au plus bas de l'échelle se trouvent les Immondes, que personne n'a jamais vu puisqu'il n'existe aucun moyen de communiquer avec eux.
Col, futur commandant suprême, va faire la connaissance d'une Immonde et voir tout son univers être remis en question."

C'est une lecture pré-ado intéressante mais pas non plus extraordinaire. On se laisse porter, même si parfois l'écriture est un peu poussive. Les Clefs de Babel, dans le même genre (on découvre et on refait le monde) est d'après moi, bien plus intéressant, plus imaginatif. D'ailleurs mes jeunes lecteurs, ne s'y sont pas trompés... Le WorldShaker n'apporte aucun commentaire contrairement à l'autre.

samedi 15 mai 2010

L'Enfaon

L'Enfaon, de Eric Simard, Syros, 2010.

"Il y a un nouveau dans la classe de Leïla. Mais L'enfaon n'est pas un élève comme les autres, il vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Tous les enfants étaient accompagnés de leurs parents. Tous sauf lui. Lorsqu'un oiseau passait au-dessus de l'école, il levait la tête et le suivait des yeux. Ses yeux étaient larges, très larges, plus larges que tous ceux des enfants qui jouaient dans la cour."

Un minuscule livre. Mais quel livre ! J'ai adoré... Et je ne suis pas la seule. Comme il n'est pas épais, quand je le conseille, les enfants ne rechignent pas. Une fois n'est pas coutume, ils sont souvent étonnés que je n'essaye pas de leur refiler un "truc" en 15 volumes... Et oui, les enfants pensent que je n'aime que les "pavés". Et ils sont enchantés... Comme moi.
Un petit livre sur la différence et sur le pouvoir un peu effrayant des scientifiques. A lire et conseiller.

lundi 26 avril 2010

Mara

Mara, de Mazarine Pingeot, Julliard, 2010.

"Tanger la blanche. Un mausolée improvisé sur un toit. Deux corps nus enlacés, Mara et Manuel, entre la vie et la mort. Le couple parfait a tenté de mettre fin à sa légende. Hicham, qui les découvre et les sauve, voudrait comprendre, pour arracher Mara à cette passion qui la consume. Ainsi s'ouvre l'histoire d'une jeune femme entourée de mystère, ignorant tout d'elle-même."

Bon, bon, bon... Que dire ! Je n'avais jamais lu Mlle Pingeot. L'écriture est fluide, belle parfois. Rien à dire de ce côté là. Par contre, j'ai trouvé trop lent le début du roman. On a du mal à y rentrer. J'ai eu l'impression que l'auteur voulait retarder le plus longtemps possible le moment fatal où le lecteur découvre le pot aux roses... On le découvre. Manque de chance, il ne m'a pas ému ni même bouleversé. Je n'ai pas eu envie d'en savoir plus... Je l'ai fini quand même ! Mais sans joie parce qu'il le fallait et que je n'abandonne pas un livre comme ça !
Donc bof, bof pour moi, même si je l'ai conseillé plusieurs fois depuis...

lundi 19 avril 2010

Les Penderwick

Les Penderwick, de Jeanne Birsdale, Pocket jeunesse, 2008.

"Envie de vacances inoubliables ? Dépaysement garanti avec les sœurs Penderwick ! Cet été, une surprise attend les quatre filles et leur père adoré.
Au lieu du pavillon délabré prévu, la famille se retrouve dans une magnifique propriété. Les filles ne tardent pas à découvrir la magie des vastes jardins, des greniers remplis de trésors, deux lapins timides, et le meilleur pain d'épice au monde. Mais leur plus intéressante trouvaille, c'est Lucas Tifton, le fils de la glaciale propriétaire des lieux. Un parfait et mystérieux compagnon pour des vacances de rêve... "

J'ai beaucoup aimé ce petit roman de vacances. La suite vient de paraitre et je vais bientôt me jeter dessus. Une écriture simple et agréable. Des héros (et héroïnes) amusantes et drôles. J'ai eu autant de plaisir à le lire que les Quatre sœurs de Malika Ferdjouk, même s'il s'adresse à des plus jeunes d'après moi...
Coup de cœur jeunesse donc

mercredi 7 avril 2010

Phaenomen

Phaenomen (3 tomes), d'Erik Lhomme, Gallimard jeunesse, 2006.

Quatre ados scolarisés dans un centre psychiatrique en Suisse se trouvent mêlés malgré eux à une histoire mystérieuse face à des hommes sans scrupules et des agences gouvernementales américaines. Ils vont devoir faire face et les problèmes qui les avaient menés dans ce centre vont se révéler fort utile pour résoudre l'énigme qui leur est posée.

Le fait que les" pouvoirs" détenus par les ados ne soit pas décelés comme tels est particulièrement intéressant. Leur particularismes sont traités comme des symptômes de maladies psychiatriques. On ne décèle pas tout de suite qu'ils ne sont pas malades...

Drôle d'histoire, intéressante, un peu alambiquée. Il est parfois difficile de relier les indices et de suivre le fil. Le trésor des templiers se révèle être encore (et toujours, pourrait-on dire) au centre des préoccupations.

Percy Jackson, Le voleur de foudre

Percy Jackson, Le voleur de foudre, de Rick Riordan, Albin Michel, 2009.

Petit à priori avant de lire ce livre. Après les sorciers et les dragons, voici venu le temps des demi-dieux ou héros. Bon, pourquoi pas ? Après tout Riordan est un auteur confirmé et par ailleurs professeur de littérature et d'anglais... Je me dis qu'il doit connaitre sa partie.
Et puis, si cela pouvait inciter les gamins à se mettre aux langues mortes et à l'histoire antique...On peut rêver !

J'entame. Je lis. Et surprise ! ça se lit ! Bon, ça n'est pas inattendu notamment pour quelqu'un comme moi qui connait 95 % des histoires de la mythologie antique. Mais ça intéresse.
Ce n'est pas un grand livre. Les héros ressemblent à s'y méprendre à un trio de sorciers mondialement connus (la fille intelligente et sage, l'acolyte maladroit et timide, le héros gauche et doué malgré lui.), sauf qu'on se doute que Percy finira avec Anabeth parce qu'une fille d'Athéna, ça ne peut pas finir avec un satyre, Il y a des limites... ;-)
L'ouvrage a le mérite de remettre au gout du jour les déités antiques. J'aime bien l'idée que les dieux ne peuvent s'empêcher de coucher à droite et à gauche, engendrant ainsi plein de demi-dieux.

Un petit livre (avec deux suites déjà) qui se lit avec plaisir.

vendredi 2 avril 2010

Le Goût des pépins de pomme

Le Goût des pépins de pomme, de Katharina Hagena, Anne Carrière, 2010.

Iris hérite de sa grand-mère la maison familiale tandis que ses deux tantes et sa mère disposent de ses autres biens. Ce choix étrange intrigue la jeune femme. Ses rencontres fortuites, et plutôt cocasses, avec le frère de la meilleure amie de sa cousine défunte (qui par ailleurs est son avoué), met du piment dans son séjour. Elle découvrira, et nous avec, tout un pan de l'histoire familiale tout en tissant sa propre histoire.

Voilà un livre qui se lit délicieusement assis dans un fauteuil moelleux et douillet. Ses mots glissent et ne heurtent jamais. Son histoire coule et ne crée que de rares vaguelettes. A la fois grave et amusant, ce roman est plaisant à lire. Que dis-je ? A déguster !Un petit coup de cœur...

Les Clefs de Babel

Les Clefs de Babel, de Carina Rozenfeld, Syros, 2009

Une tour divisée en étages, unique et dernier refuge des hommes après une catastrophe écologique. Certains paliers sont murés. Les hommes n'ont pu résister à l'envie de se battre pour le pouvoir. Cinq jeunes héros, vivants à différent étages découvrent leur destin hors du commun. Un tatouage est leur symbole de reconnaissance mais pas seulement. Le destin de Babel et des hommes qui l'habitent est entre leurs mains...

Un roman ado, pré-ado qui ne se délaye pas en milliard de tomes alors que l'auteur aurait pu avec un thème aussi prometteur.
Non, tout est dit de façon concise et claire. L'écriture est simple, l'histoire intéressante. Et même si je suis restée sur ma fin pour manque de détails, je pense que c'est mieux ainsi. Les jeunes à qui ce roman s'adresse apprécieront sans doute de n'avoir pas 400 pages à lire pour atteindre la fin...

vendredi 26 mars 2010

Une femme de ménage

Une femme de ménage, de Christian Oster, Éditions de minuit, 2001

Petit livre lu lentement après la frénésie de ce début de mois. Une pose pour découvrir (encore!) un auteur.
Dans cet ouvrage, nous suivons les pensées du personnage principal, et l'écriture fait de même, ce qui donne des phrases alambiquées. Drôles ou non, d'ailleurs. Une chose est sûre, on ne peut s'empêcher, dès les premières pages du roman, de penser à Jean-Pierre Bacri (acteur qui joue le rôle principal dans le film de Claude Berri.). Je ne sais pas si Christian Oster a pensé à lui, à ce personnage un peut dépressivo-ronchon qu'il joue si bien... mais c'est vraiment étonnant. C'était lui ou Jean-Pierre Darroussin !!!
Enfin, tout ça pour dire que ce livre est plaisant mais que je suis un peu restée sur ma "fin". Je vais sans doute lire un livre jeunesse du même auteur pour être sûre de ne pas passer à côté ...

vendredi 19 mars 2010

La Voyeuse interdite

La Voyeuse interdite, de Nina Bouraoui, Gallimard, 1991.

Je ne lis pas que des nouveautés... Et non! Je découvre mon fonds puisqu'il était là avant moi (et qu'il sera là après... j'espère ;-)

J'ai décidé de lire ce livre parce que l'auteur, que je ne connaissais pas, fait partie de l'actualité littéraire de ce mois-ci avec Nos baisers sont des adieux chez Stock.

Avant d'écrire cette petite critique, il m'a fallut "digérer" ce livre. Cela m'arrive parfois avec les œuvres denses, étranges ou simplement dérangeantes. Je suis particulièrement ignorante de la littérature africaine et tout autant de la vie sur ce continent. Bien sûr, j'en sais ce que j'entends. Mais je n'ai jamais fait l'effort de m'informer correctement par moi-même. Ce qui m'amène au besoin de "digérer" ce que j'ai lu.

Ici, il est question des conditions de vie de certaines femmes en Afrique du nord (je me refuse à croire que c'est un cas généralisé... ignorance quand tu nous tiens !). La narratrice est jeune, nubile depuis peu. Ses pensées nous dévoilent par fragment sa condition de femme soumise aux hommes et à sa culture. Elle est enchainée aussi bien aux traditions qu'à sa passivité et elle subit son sort comme un agneau que l'on mène à l'abattoir.

Au début, je trouve l'écriture belle, fluide... puis je me dis qu'elle en fait trop, qu'à force de se regarder écrire, l'auteur nous fait perdre le fil de l'histoire et c'est bien dommage. Mais je continue, je m'accroche à cette voyeuse... La suite intrigue. Je reste dans l'attente d'une étincelle qui ne viendra finalement pas.
Lu en une soirée, "digéré" en deux jours complets. J'hésitais entre l'assassiner pour m'avoir appâtée puis laisser choir ou l'encenser pour avoir soulevé légèrement le voile de mon ignorance. Comme Syngué Sabour , La Voyeuse interdite ne se livre pas au premier venu. Il dérange par ses silences et sans en faire un coup de cœur je pense pouvoir le conseiller à certains lecteurs.