mercredi 3 avril 2013

L'Atelier des miracles

L'atelier des miracles, Valérie Tong Cuong, JC Lattès, 2013

"Mariette, Prof d’histoire-géo au bout du rouleau mariée à un politicien narcissique, Millie, jeune secrétaire intérimaire vivant dans une solitude abyssale, et Monsieur Mike, déserteur de l’armée ayant la rue pour foyer heurtent brutalement le mur de leur existence. Un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles. Mais peut-on vraiment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? "
Un petit livre dont je n'attendais rien de particulier et qui s'est révélé très agréable à lire. Les personnages sont intéressants et l’imbroglio de leurs vies croisées nous tient en haleine jusqu'au bout. Un livre sans prétention qui m'a fait découvrir avec plaisir un nouvel auteur.

dimanche 31 mars 2013

Trilogie Léviathan

Léviathan, Béhémoth et Goliath, de Scott Westerfeld, Pocket, 2010-2012
"Alek se retrouve propulsé hors du cocon familiale dans lequel ses parents le maintenaient lorsque ceux-ci sont assassinés à l'aube de la première guerre mondiale. Héritier secret du trône d'Autriche, il est poursuivi par les ennemis de son père et doit fuir. Son chemin va croiser celui de Deryn, qui dissimulée sous des atours masculins, s'est engagée dans l'Air service britannique." 
Ce pourrait être un roman historique, mais c'est une sorte d'Ukronie car le monde dans lequel évoluent les personnages est peuplé de machines perfectionnées fabriquées par les Clankers et d'animaux créés de toute pièce par des Darwinistes.
C'est passionnant à lire et le chassé-croisé entre les différents protagonistes est mené de main de maitre par Westerfeld (comme toujours, oserais-je dire.). Nous avons donc suivi Deryn et Alek sur trois tomes ayant l'impression de n'en lire qu'un... une réussite !

jeudi 21 mars 2013

06h41

06h41, de Philippe Blondel, Buchet & Chastel, 2013
"Cécile Duffaut vient de passer le week-end chez ses parents à Troyes. Son mari et sa fille n'ont pas voulu l'accompagner. Trop ennuyeux ses vieux. Après deux jours de silence et d'incompréhension, elle est pourtant restée la nuit du dimanche ! Furieuse contre elle-même, elle attend donc, ce lundi matin, le train de 6h41 pour Paris. À quelques mètres, Philippe Leduc fait les cent pas. Il attend le 6h41. Pour lui, une journée particulière commence. Il préviendra le boulot plus tard. Il se dit qu'il pourrait disparaître. Personne ne l'attend. Divorcé. Ses enfants indifférents. Ses amis perdus. Enfin, pas vraiment, puisqu'il fait ce voyage pour rendre visite à Matthieu, l'ami d enfance. Pour une fois, le train est à l'heure. C'est l'assaut et le départ. Philippe Leduc erre dans les wagons et trouve enfin une place libre. Juste à côté de Cécile Duffaut. Aussitôt, ils se reconnaissent mais font comme si de rien n'était..."

Comment dire... ça n'est pas du grand Blondel, mais c'est du Blondel quand même... Et ça fait du bien. C'est agréable à lire, prenant et  comme toujours, la fin vient trop rapidement. Bon, je ne suis pas objective.... J'adoooore Blondel (mais pas que...)

vendredi 1 mars 2013

Emmaüs

Emmaüs, d'Alessandro Baricco, Gallimard, 2013
"Quatre garçons, une fille : d’un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l’autre, Andre. Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs ; ses parents, eux, sont des parvenus qui ne croient qu’au travail et à l’argent. Quant aux garçons, ils ont dix-huit ans comme elle, mais c’est là leur seul point commun. Car ils sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime les services à l’église, et ils passent une partie de leur temps à rendre visite aux personnes âgées de l’hospice, les «larves». Alors qu’elle incarne la luxure, Andre les fascine, ils en sont tous les quatre amoureux. La tentation est forte, mais le prix à payer sera lui aussi considérable."
Je ne connaissais pas Alessandro Baricco. Pas lu Soie. Pas lu Sans sang. Pas lu Cette histoire là. Et puis, j'ai lu Emmaüs. Je me suis retrouvée dans un vieux film en noir et blanc où les garçons portent des chemisettes blanches et les filles des jupes bouffantes. L'atmosphère est très importante dans ce livre  et le narrateur la distille tout au long du récit avec des réflexions détachées, des constats inéluctables et des questions. Des questions qui n'appellent que le silence. Ou des silences.
J'ai beaucoup aimé mais ne suis parvenue à le faire apprécier de personne d'autre pour le moment... Parfois, il y a des rencontres qu'il faudrait garder pour soi.

mercredi 6 février 2013

Les dents de la mer

Les dents de la mer, de Peter Benchley, France loisirs, 1975
"Bon, je n'ai pas besoin de résumer, tout le monde connait !"
Mais que m'est-il arrivé ? Au grès de mon tri annuel de la réserve de la bibliothèque, je suis tombée sur un volume en toile bleue sans couverture illustrée. C'était Les dents de la mer. Me souvenant de la scène fatidique du début du film, j'ai voulu vérifier que c'était bien dans le livre.... et patatras ! j'étais mordue (oh, le vilain jeu de mot ;-).
En fait, le film n'est ni plus ni moins qu'une succession de scènes à suspens plus ou moins grand. Le livre, lui, se révèle une critique de la société américaine des années 70, avec des élus corrompus et des bourgeoises dépressives, où l'on préfère risquer la vie des gens plutôt que la faillite économique... Le requin n'est là que pour exacerber une situation déjà tendue. Je me suis prise au jeu et je l'ai lu très rapidement. Un petit livre à lire à la plage pour frémir à la moindre vaguelette... ;-))

jeudi 31 janvier 2013

XY

XY, de Sandro Veronesi, Grasset, 2013
"San Giuda, un village perdu dans la montagne du nord de l'Italie, déserté par les jeunes, isolé par la neige, pas de réseaux, ni portables, ni télévision. Seul Beppe Formento et son traîneau tiré par des chevaux, relie les quarante-deux habitants au monde. Il approvisionne l'épicerie et emmène, chaque jour quelques touristes admirer l'église et s'émerveiller devant un immense sapin arrosé au canon à neige !
Un matin, le traîneau se présente vide, le cheval terrorisé, les yeux révulsés. Tout le monde se précipite et aperçoit le grand arbre gelé, comme ensanglanté, et autour du tronc, à moitié enfouis dans le neige : des corps, dont celui de Beppe. Au même moment, Giovanna, jeune psychiatre de la ville voisine se réveille, baignant dans son sang : une cicatrice vieille de quinze s'est rouverte."
Oh, la, la, la claque ! Je regrettais ne n'avoir pas eu le temps de lire Chaos calme, le précédent ouvrage de Veronesi et me suis précipitée sur celui-ci. Je ne regrette pas, mais quelle claque ! D'abord, à tous ceux qui s'attendent à une explication finale, passez votre chemin ! Veronesi nous plonge dans un cloaque et ne nous en sort pas vraiment. Il n'y a pas d'explications, juste des questions. Des questions parfois sans réponses. Des appels à la réflexion. Des énigmes insolubles. Un livre remarquable, dont on ne sort pas immédiatement. Il m'a fallu quelques jours pour le digérer et passer à autre chose...