mardi 23 août 2011

Sukkwan island

Sukkwan Island de David Vann, Gallmeister, 2011

"Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin."

Autant le dire tout de suite, je n'ai vraiment pas aimé ce livre. D'ailleurs, j'avais presque oublié que je l'avais lu, c'est dire ! C'est en lisant un résumé du nouveau roman de l'auteur que je m'en suis souvenu (parce que le nouveau roman a l'air aussi "youpi-tralala" que le précédent). Alors pourquoi tant de désamour ? C'est ennuyeux à mourir (et on meurt dans ce roman, croyez moi, et pas de la plus belle des façons). Les descriptions sont plates (c'est vrai que ça n'est pas un guide touristique, certes... mais, franchement, moi qui rêve de voir ces régions, j'étais limite à me demander si finalement le sud ce serait pas mieux. Moi ! Moi! la fille qui déteste le plus la chaleur au monde ! Le mollusque dès qu'il fait plus de 24...). Passez ces écueils, il y a les personnages, leur manque de volonté et de préparation. Et là, il n'y a pas moyen... peut-être parce que j'ai connu ça (un père désespéré et désespérant qui vous entraine dans sa chute en croyant bien faire...) ou peut-être parce que la réaction du fils est surréaliste, tout autant que celle du père après... Je ne sais pas... je n'ai pas accroché et je ne risque pas de lire le suivant, croyez-moi !

vendredi 19 août 2011

"Le poète" versus "7 jours à River Falls"

7 jours à River Falls, Alexis Aubenque, Calman Lévy, 2008

"Sarah Kent, issue d’une famille modeste, est une étudiante modèle et mène une vie paisible parmi l’élite de l’université de River Falls, une petite ville située dans les Rocheuses. Pourtant tout va changer un matin de printemps. Emy Paich et Lucy Barton, les deux meilleures amies de Sarah, quand elles étaient lycéennes, sont retrouvées atrocement mutilées sur les bords du lac de la forêt toute proche.Et blablabla blablabla blablabla "

Bon, autant le dire tout de suite : j'ai été déçue ! Mais vraiment extrêmement déçue ! J'avais pris ce roman policier pour faire ma rentrée en douceur avant de commencer à faire le tri dans les titres de la rentrée littéraire. On m'en avait dit beaucoup de bien... plusieurs personnes... Et là, patatras ! La déception !
Forcément, j'ai été obligée de prendre un Michael Connelly pour me rappeler ce qu'était un bon roman policier...
Donc, je ne parlerai pas d'Alexis Aubenque et de son pitoyable 7 jours à River Falls qui n'est qu'un amoncellement de clichés et de phrases types de romans policiers américains mal traduits... Mais plutôt du Poète de Michel Connelly (Pointdeux Éditions, 2011) ma nouvelle idole( ex-aequo avec Elmore Léonard) de roman policier.

"L’affaire est claire pour tout le monde : Sean McEvoy, de la police de Denver, s’est suicidé d’une balle dans la tête. Pour tout le monde, sauf pour Jack, son frère jumeau... Un mot retrouvé près du cadavre le met sur la piste d’autres suicides qui n’en étaient peut-être pas. Leur point commun : des lettres d’adieu reprenant des poèmes d’Edgar Poe. Ces meurtres vont se révéler l’oeuvre du tueur le plus redoutable de tous les temps..."


Un pur moment de bonheur. J'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter. C'était vraiment un grand moment de lecture.. Une bouffée d'oxygène avant la rentrée et le truc imbuvable d'avant. C'est bien écrit ( et traduit ?), le suspens est haletant, les personnages sont intrigants et attachants... un bonheur...
 Aubenque : out ! Connelly : jeu, set et match ! 

Un petit mot pour finir sur Pointdeux Éditions qui a réinventé le livre de poche avec un format riquiqui, du papier bible et un sens de lecture inattendu... j'adore ! ça se glisse facilement dans le sac, ça s'ouvre sans problème, et ça se lit tout aussi aisément... Vivement qu'il y ait d'autres titres... Je me suis acheté tous ceux qui me plaisaient et j'ai offert les autres...

Chronique de l'université invisible

Chronique de l'université invisible, Maelle Fierpied, École des loisirs, 2011

"Elle entend ce que vous pensez. Elle ressent ce que vous éprouvez. Et pourtant... elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Et ce qui l’attend est incroyable.
Les héros de ce roman ont tous des pouvoirs hors du commun que des organisations secrètes tentent de récupérer. Ensemble, ils devront entrevoir un autre avenir que celui proposé par l'Université dans laquelle ils sont regroupés. Ce choix ne sera pas sans conséquence…"

Sur le thème de "je suis différent mais je me soigne", voilà un roman intéressant. 
Il faut préciser que ces chroniques étaient parues en 3 tomes chez un autre éditeur sous le titre "existence zéro", une année avant la déferlante "Twilight". Tiens ? Comme c'est étrange ? L’École des loisirs ne serait pas en train de racler les fonds de tiroir pour se raccrocher au wagon bit-lit sans trop fanfaronner (avec les couvertures qu'ils réalisent, ça ne risque pas ! La "société des S" : noir ? "Les chroniques"  : noir ? ah ! Tiens ! Comme c'est original !) Bon, j'arrête ! Tout le monde sait que je déteste positivement les couvertures de l’École des loisirs, qui vous donnent autant envie de lire les romans de l'éditeur que de vous jeter sous un train... Sans rire ! L'éditeur n'a pas encore intégré que ça n'est plus les parents qu'il faut séduire mais les enfants... Que la couverture sobre qui fait sérieux pour appâter le parent soucieux des lectures de sa progéniture, ça n'est plus trop dans le vent. Alors, je sais, c'est un éditeur historique mais ça n'empêche pas les fautes de gout et les gouts de .... j'arrête, j'ai dit...

Revenons à nos moutons... Les chroniques.. Et bien, à ma grande surprise (que d’à-priori quand je prends un volume de cet éditeur... encore des réminiscences !), c'était plutôt bien... Même vraiment bien. Intéressant, intriguant, bien écrit et plaisant à lire. Les personnages sont vivants et amusants (enfin façon de parler, un vampire est-il un être vivant ? Prochain sujet du bac de philo... au point où on en est, de toute façon...). L'auteur nous donne l'envie de poursuivre jusqu'au bout. Même si pour ma part, la fin était un peu trop rapide. Trop brutale et facile. Comme si l'auteur ne savait pas comment sauver ses personnages sans sortir un Deus ex machina de derrière les fagots. Comme si elle ne pouvait pas s'en sortir sans en faire encore mille page. Peut-être avait-elle des envies de suite ? Qui sait ?
Tout ça pour dire que j'ai aimé... Hum ! Les vacances ne m'ont pas fait que du bien...

Code Cool

Code Cool, Scott Westerfeld, Gallimard, 2011

"Suivez Jen, Innovatrice de génie, et Hunter, traqueur de cool, dans une course-poursuite rocambolesque à travers New York. De mystère en suspense, ils nous entraînent dans un univers logotomisé dont personne ne sortira indemne ! Un roman emblématique, drôle, brillantissime et décapant, qui nous livre les secrets du cool et des codes."

Petit roman de Westerfeld un peu "too much" contre la société de consommation, qui nous balade avec un intrigue légère. On attend la révélation à chaque page, et ça fait lamentablement flop. Heureusement que je sais que ses autres romans sont mille fois mieux. ça va plaire aux ados, c'est sûr !

Sans âme

Le protectorat de l'ombrelle, T1: Sans âme, de Gail Carriger, Orbit, 2010

"Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, ne lui avait pas été présenté !
Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire.
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame -t-il réellement dans la bonne société londonienne ?"

Pur moment de détente, de farniente et de fainéantise intellectuelle ! J'attends la suite pour les vacances de noël, à Vienne,  ce sera parfait ! Il y a encore plein de personnages bizarres : vampire, loups garous et autres, mais c'est assez drôle ! Et puis zut ! Moi aussi j'ai le droit d'aimer la bit-lit pur jus ! C'était les vacances que diable ! ;-)

Lavinia

D'habitude pendant les vacances je ne lis rien ou presque. Parce que la lecture est plus qu'apparentée à mon métier. Les vacances sont aussi pour ma tête et mes yeux. Cette année, j'ai dérogé à ma règle tacite. J'ai emmené des livres. Beaucoup. Mais pas assez. Trop de temps et pas assez de consistance. La vie est mal faite tout de même ;-)

Premier moments de libre,  roman débuté (1 chapitre) trois mois avant...


Lavinia, Ursula LeGuin, L'Atalante, 2011

"Je ne mourrai pas. De cela je suis assez certaine. Ma vie est trop contingente pour conduire à l’absolu de la mort. Pourtant, s’il me faut continuer à exister au cours des siècles, qu’une fois au moins je me libère et que je parle. Ma mère était folle mais je ne l’étais pas. Mon père était vieux mais j’étais jeune. Comme Hélène de Sparte j’ai causé une guerre. La sienne, ce fut en se laissant prendre par les hommes qui la voulaient ; la mienne, en refusant d’être donnée, d’être prise, en choisissant mon homme et mon destin. L’homme était illustre, le destin obscur : un bon équilibre."

"Dans l’Énéide, Lavinia est la fille du roi du Latium qu’Énée est appelé à épouser quand il débarquera sur les rivages de la terre promise afin que s’enclenche le somptueux destin à venir de Rome et de son empire. À aucun moment Virgile ne donne la parole à Lavinia ; c’est ce que fait ici Ursula Le Guin."
Que dire de plus ? C'est intéressant pour quelqu'un comme moi qui aime l'histoire antique et la mythologie. Donc pour une grand majorité des gens ce sera ennuyeux et sans intérêt (j'ai l'habitude...;-). Je l'avais commencé il y a longtemps, mais faute de pouvoir me mettre en immersion totale je l'avais mis de coté... Les vacances c'est idéal pour une immersion totale !


jeudi 18 août 2011

Le Chaos en marche












Le Chaos en marche, T1-3, Patrick Ness, Gallimard, 2008-2011

J'avais déjà parlé de ce roman ici, et j'étais sur les nerfs parce que le second tome n'était pas paru en poche... et que le troisième tome n'était lui pas encore édité.... J'avais les crocs !!!
Je n'ai pas pu résister longtemps ! J'ai donné mon exemplaire folio à la bibliothèque et je me suis acheté les trois en grand format dès la sortie du dernier tome... et j'ai attendu ! Et oui ! j'ai attendu le début des vacances pour le lire d'une traite! Et bien m'en a pris (je l'ai lu en un week-end) car la fin du second tome est tranchante !
C'est une pure merveille ce bouquin ! un livre à mettre entre toutes les mains ados en ce moment ! Même si elles sont réticentes car il n'est pas facile. L'écriture y est étonnante et le choix du langage y est important. C'est un bon roman fantastique et le sujet qui parait sans doute anodin au début ne l'est pas. Il s'agit de pouvoir et de subordination. Il s'agit d'influence et de suggestion. Il s'agit de liberté et de libre arbitre. Un peu comme La Vague de Todd Strasser. 
Si on le lit un peu moins légèrement, de nombreuses questions affleurent. Jusqu’où est-on prêt à aller pour survivre, pour sauver ceux que l'on aime ? Qu'est-on capable de faire dans l'extrême douleur ? Qu'arrive-t-il à notre libre-arbitre quand la nécessité fait loi ? Tout est dit. C'est un bon roman dont l'intrigue nous mène loin, haletant, fort en émotions diverses avec deux personnages dont l'évolution nous révèle les choix possibles, les réponses possibles, les erreurs possibles.
Seul bémol, la fin m'a paru un peu légère après les intenses émotions distillées tout au long du livre.  J'aurais sans doute préféré que cela ne finisse pas... ;-)